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aujourd’hui que tout ce tumnlte est fini, que la ville est rentrée dans le calme, nous qai sommes étrangères à toutes les querelles qui divisent la société, jetons un coupd’æil en arrière, et examinons un pea l’attitude que le peuple a gardé durant ces fêtes annoncées avec tant de bruit.

Lorsqu’il y a trois aus le peuple se leva comme un seul homme, lorsqu’il se leva grand et puissant, et qa’en trois jours il renversa un trône, quel était le sentiment qui le faisait agir ? Oh ! celui de sa dignité blessée, car ces rois lui avaient été imposés alors qu’abattu par des guerres sanglantes il ne pût être assez fort pour empecher l’étranger de venir lui dicter des lois ; mais lorsqu’il eût réparé ses pertes il ne put soutenir plus long-temps le poids si lourd de l’humiliation, et à la première occasion il sat bien le secouer. Mais lorsqu’il eut satisfait ce besoin il se demanda que ferons nous ? c’est alors que ces hommes que l’égoïsme ont tout-à-fait égarés vinrent au devant de lui, et ils lai dirent

doane-nous ta confiance et nous travaillerons avec

ardeur à anméliorer ton sort ; le peuple confiant, parce qu’ii venait de triompher, et que lui, toujours si franc, croyait à la franchise des autres, la lear donna ; alors ces hom.mes reprirent vîte leur égoïsme et bientôt nul d’eux ne songea plus à ses promesses ; le peuple les leur rappela en s’attroupant sur la place publique. Que de sanglantes journées vinrent marquer ces manifestations de la misère du peuple ! et pourtant aucun de ces hommes n’eut le courage de descendre dans la rue afin d’interroger ces hommes, et d’appreudre d’eux quelques-unes de ces douleurs si poignantes, auxquelles il n’est que trop temps d’apporter quelques remèdes ; alors quelques prolétaires énergiques tels que Jeanne, Prosper, vinrent sur les bancs de la cour d’assises dévoiler quelques-uncs de ces douicurs ; leur récompense fut le Mont Saint-Michel ; mais qu’ils espèrent,