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— hors da sentiment religieux que la foi nouvelle cherche à établir dans les esprits, à quelle ancre de salut les femmos qui sentent l’avenir pourraient-elles se rattacher ? est-ce à la liberté, si imcomprise par tous ceux qui la désirent ? mais encore ce mot magique qui fait vibrer tant de ceurs, nous n’avons droit de le prononcer dans cette société française, la plus avancée de toutes les sociétés, que sous le patronage des bommes et pour leur propre compte ; le plus intelligent des républicains n’en est pas encore à comprendre la femme, et à sentir que la justice, que le droit, que Dieu est également dans notre cause. Si, reportant nos regards sur nous-mêmes, je me dcmande

Est-il daus notre belle France une femme capable,

par sa position, de prêter un appui à toutes les autres ? quelle est celle qui pent représenter l’unilé de nos droits ? La plus élevée en dignité, comme celle placée sur le deruier échelon, que penvent-elles ? que sont-elles ? légalement parlant rien ; toutes sont abritées derrière un nom, une place, une position sociale qu’elles reçoivent passivement du bon plaisir d’un autre. Hélas ! les Français ont une reine, mais les femmes n’out point de mère ! La pensée oppressée par des idées d’avenir, idées aussi vastes que le monde, puisqu’elles tendent à l’enserrer, quels sont les moyens de propagations laissés aux femmes pour tenter de développer ou de rapprocher cetavenir ? quelle que soit leur force niorale, que peuvent-elles faire seules ? S’user dans des essais impuissans et ensuite…, penscz à la pauvre Claire Démar… Notre espoir d’émancipation reposc donc tout entier sur cette famille d’hommes dispersés presqu’entièrement par toute la terre, prêchant nos droits, notre égalité. Mais c’est surtout lorsque la propagation de ces idées pourra se combiuer et se faire par groupe, par famille complète. qu’clles prendront force et activité ; cc n’cst point un con-