Page:La Femme libre, 1832.pdf/253

Cette page n’a pas encore été corrigée
246

que la vie, vaut mieux la sacrifier que de Ja ternir en le lui ôtant. Ces braves gens du Constitutionnel n’ont pu pardonner aux Saints-Simoniens la tenture rouge de la salle ; l’étoffe de calicot a blessé leur susceptibilité ; en vérité, la soie eût mieux valu, elle aurait au nmoins fait oublier un instant à ces messieurs les panneaux dorés de leurs appartemens, et même de leurs bureaux ; surtout la couleur rouge est trop vive ; le blanc, joint à la couleur d’espérance est plus doux ; à elle se rattache de délicieux souvenirs. Que les temps ont changés ; oh ! pour cela, c’est une vérité, et une bien grande ; je le dis avec eux, non en m’en réjouissant pour le moment, car ils me font espérer qu’ils changeront bien encore. Si les temps sont changés pour les Saints-Simoniens, ils le sont bien aussi pour ce bon patriarche ; quelques milles d’abonnés de noins depuis trois ans le leur prouvent assez. L’argent, las d’aller se séquestrer rue Montimartre, n° 121, a préféré alonger sa route en montant en avant pour faire connaissance avec les bureaux de la Tribune et du National, où à la vérité, l’on n’en fait pas un si grand cas, mais où il est employé plus utilement. Ce qui est très-singulier, c’est que cesmessieurs plaignentles apôtresSaints-Simonienset disent : « Pauvres gens plus à plaindre qu’à blámer, car ils n’ont jamais été dangereux ; » quelle sensibilité ! Ils sont à plaindre, ils n’ont jamais été à craindre, je n’en crois rien ; car là où le pouvoir exerce son humeur arbitraire, là il y a quelque chose de bon ; ainsi le Constitutionnel s’est toujours vu exempté, depuis 1830, d’encourir ses tant si douces réprimandes. Sans

vouloir donner avis aux propogateurs des idées SaintSimoniennes, je crois qu’il ferontbienune autre fois de ne pas engager dans leur compagnie la mauvaise foi et l’égoisme ; d’attendre pour cela que les temps en cbangeant les dépouillent de leur armes. En finissant, le juridique auteur du feuilleton nous dit que ce bal était « une spéculation mes-