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de compléter sa vie en l’associant à une autre qui sut la comprendre et lui rendre affection pour affection, pourquoi donc, au contraire, la livrer à l’isolement et à la souffrance ? Mais il n’en sera pas ainsi, et loin d’accuser l’être suprêm, je le remercie de vous avoir fait élever la voix assez haut pour que je l’entendisse ; grâce lui soit rendue ! il m’a privilégióe. Puisse cette préférence devenir rapidement générale, et, loin d’en être jalouse, je l’en glorifierai. Sans votre parole. que ma vie eût été triste et languissante, l’esclavage est pour moi une torture affreuse, il m’aurait assujettie, et comme le le roseau, j’aurais courbé la tête, essayant de la relever sans cesse pour la recourber encore, et finir ainsi….. Quel bien vous me faites, lorsque vous me dites que les femmes ont une volonté et unc intelligence égales à celles de l’homme, je sentais en moi toute l’injustice du préjugé qui nous déclare inférieures, et je me disais : comment Dieu, en nous donnant une áme a-t-il pu lui refuser ce qui constate sa force, l’éclaire ; ne doit-elle donc servir d’asile qu’à la sensibilité, source de ses douleurs, et à la résignation ? Mais pour nourrir cette dernière, ne faut-il pas la volonté du courage, n’est-ce pas une preuve que nous en avons une, qui jusqu’à présent, a été contraire à notre bonheur, se renfermant dans l’abnégation de toute idée d’affranchis-sement en opposition aux lois rigoureuses injustes mème du christianisme.

Maintenant, votre foi, désormais la mienne veut que nous prouvions au monde que la femme est moralement égale à l’homme et le deviendra intellectuellement lorsqu’un système d’éducation moins étroit alors aura rendu raison de la fausseté de cet argument de faiblesse si puissant aujourd’hui

car la femme aussi aura son Dieu pour mère inspiratrice

des mouremens de son dme. La divinité ne doit plus ètre considéréemaintenant comme Dieu exclusivement pèrede tous, mais bien renfermant les derur natures réunies dans l’Étre