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nous unir sera accueilli par moi avec empressement, et que je sais apprécier les efforts que vous faites pour y parvenir. Votre apostolat, votre journal me paraissent euvres fort utiles, et qui doivent vous mériter la reconnaissance des femines.

Ce que nous fesons ici est peu de chose, l’action est lente sur les hommes, et presque nulle sur les femmes, elles sont esclaves, et se croient au rang que la nature leur a assigné, les hommes redoutent l’effet que nos paroles pourraient faire sur les femmes. Ils ne sentent pas ce que l’amour iuspire par leur égale et éprouvé par leur égale, aurait de préférable, et leur donnerait de plus, de jouissance et de bonheur que celui dont ils honorent celles qu’ils croient crées pour eux.

C’est sur Paris que reposent mes espérances, là hommes et femmes sont plus avancés, dans nos petites villes de provinces la vie y est si uniforme, si monotone, il existe dans ce moment-ci si peu de liens, soit d’amitié, soit même de famille, que les seutimens s’endorment, l’indifférence s’enpare de tous, on ne s’occupe que de riens, on est incapable d’éprouver l’enthousiasme nécessaire pour faire de grandes choses. Ne croyez pas en lisant ce que je vous écris que le découragement s’empare de moi, Oh ! non, j’ai foi dans l’avenir , je compte beaucoup sur Paris, et je sais l’influence que la capitale exerre sur les provinces. D’un autre côté, je ne renonce pas à employer tous mes moyens à l’acconiplissement de notre œuvre, je n’ai qu’un regret c’est d’en avoir si peu de toutes manières. Recevez, madame,

AUGUSTINE.