Page:La Femme libre, 1832.pdf/233

Cette page n’a pas encore été corrigée
226

reconnait géuéralement en elle, cette puissance d’inspirer les plus grands travaux, de pousser aux actes de dévouement les plus subliines. S’il ne fallait qu’invoquer le témoignage de l’histoire pour amener à notre opinion ceux qui doutent de la puissance inspiratrice de la femme dans les actes particuliers et généraux, les noms des Véturie, des Aspasie , des Agnès Sorel, Blanche, etc., viendrait à l’instant se placer dans ma bouche pour protester contre de telles inculpations. Mais il ne faut point se dissimuler que cette puissanced’inspiration sera d’artant plus grande et plus régulière, que l’on aura acquis une connaissance plus exacte des choses et des personnes. L’éducation des femmes ne doit donc pas consister uniquement aujourd’hui à manier l’aiguille et le fuseau, mais encore à acquérir des notions relatives au degré de civilisation où nous sommes parvenus. Aussi dans nos enseignemens avons-nous fait en sorte de tenir compte des idées naturelles qui envabissent de toutes parts la société. La première science, celle qui est en quelque sorte la base de l’édifice inteliectuel ; celle que l’enfant bégaie sur le sein de sa nourrice, et que plus tard il fait briller à la tribune ou au barreau ; la science grammaticale, en un mot, a dû ètre l’objet de nos premiers soins, puisque c’est elle qui nous fournit le moyen de lier nos idées pour les présenter avec cet ordre et cette clarté qui constituent le bon écrivain. Sans avoir ce caractère de généralité qui caractérise la précédente, la science du calcul est nécessaire à tout le monde, mais indispensable à ceux qui se livrent aux affaires commerciales. ou qui sont placés à la tête d’un établissement quelconque ; nous avons fait en sorte de mettre les principes de cette science à la portée des moindres intelligences. Jeter un coup d’eil sur le passé, pour connaitre l’ensemble des faits qui forment la vie d’un peuple ; assister à leurs diverses phases politiques, déternminer la nature de leur gouvernement, puiser dans l’ensemble de tous ces faits des règles de con-