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tifier la confiance dont m’honorent les pères de famille. Persuadée que de la direction seule du sentiment et de la raison, dépend notre sort à venir dans la société, j’ai dirige tous mes soins vers le département de ces deux facultés. A l’une, nous avons donné pour point d’appui les principes de morale et de religion ; à l’autre, ceux relatifs aux diverses sciences. A ce mot de sciences, peut-être quelques-uns d’entre vous pourront penser que nous avons ouvert un cours uniquement consacré à l’étude des sciences naturelles. Une prétention aussi exagérée n’a jamais pu entrer dans notre esprit. Notre but a été seulement de faire connaître les généralités des sciences, généralités que je considère comme indispensables aux jeunes personnes destinées à occuper un rang élevé dans la société ; nous avons donc pensé que quelques notions légères de physique et de cosmographie suffiraient pour faire naître, à quelques-unes de nos élèves, un désir prononcé de cultiver un jour avec ardeur une des branches de l’histoire naturelle, en même temps qu’elles contribueraient à élever leur âme vers Dieu, par la contemplation des phénomènes qui se produisent sans cesse autour de nous. Loin de nous, de vouloir confondre les rôles qui forment les caractères distinctifs de chaque sexe. A l’homme, les brillantes conceptions scientifiques, et l’exécution de ces vastes entreprises industrielles qui, transformant le globe de mille imanières, augmentent le nombre de nos jouissances ; à l’homme, les courses aventureuses, et à dont la complexion est plus délicate, de légers travaux de détail, des idées d’ordre et de paix ; l’administration intérieure du foyer donestique, les soins primitifs de l’enfance. Mais si nous ne prétendons pas que, rivale des Newton, son æil armé d’un télescope détermine l’orbite d’une planète, on cherche dans un laboratoire de chimie à surprendre les secrets de la nature dans la formation et la décomposition des corps ; au inoins est-il permis de vouloir, de désirer ce qu’on femme,