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Appuyće sur ul sentiment si religieus, si clevé, pourquoi l’homne, dès à présent, craindrait-il de reconnaitre les droits sacrés de la femine, et de lui donner sa liberté ? 1 ne peut ni ne doit redouter sa faiblesse, à voir les vertus qui brillent en elle, malgré l’état d’esclavage et de snbalternité où elle est retenue depuis tant de siècles. Que ne doit-on pas attendre de sa force morale, de son influence sur une société où elle sera reconnue comme fille de Dicu ; lorsque surtout clle aura pu librement développer les germes du beau, du grand, signes divins de la perfectibilité, que Diru a placés en elle à un degré aussi éminent que dans l’homme. Oh ! alors, la femme, cherchant son modèle et son guide dans son Dicu, aura à développer, pour le honlheur de la société, des vertus actives ; elle ne sera plus, comine dans le christianisme, réduite à un rôle passif, idéal de la perfection chrétienne. Et voyez, en effet, dans cette religion : MARIE, personnification élevée de la femme, est, il est vrai, nommée reine des anges, mère de DrEU ; mais on pourrait dire que c’est évidemment une amplification de langage, une politesse des pères de l’église, si, dans une question de cette gravité, il était permis de s’exprimer aussi légèrement ; car les attributs qui rappellent Dieu à leur esprit sont seulement måles. Marie a de l’influence, mais pas de puissance, mais pas d’action dans le gouvernement des clioses célestes ; sa prière est toute puissante sur son divin fils, mais elle prie, clie intercède

par elle-même elle n’agit pas. Le DIEU Père, Fils et

Saint-Esprit reste son Dren ; clle l’adore dans sa gloire comme sa créature ; elle n’est point DIEU ; elle est honorée, mais point adorée. Dans le christianisme, notre place est belle et grande, sans doute ; mais ce n’est point là la sainte égalité réclamée par nous, et qui doit amener le règne de DIEU sur la terre, de DIEU qui, dans son unité, veut ètre adoré en csprit et en vérité. Femmes ! avant de pénétrer plus avant dans l’avenir, i