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saire. Mais, depuis, toute terre a reçu le nouvel évangile ; la nouvelle parole de Dieu a été portée jusqu’aux lieux sanctifićs par le fils de Marie ; l’Égypte a retenti du cri d’émancipation pour les femnes. A leur tour, lcs femmes peuvent se lever : si leur parole n’est point encore respectéc et comprise, elle sera écoutée. Qu’elles se hâtent donc, le monde les attend !

Sans doute, toute fenme qui sent l’avenir doit une pensée de gratitude à tous les publicistes, hommes de lettres, romanciers, qui ont tenté par leurs écrits d’améliorer notre sort : respect à tous ces noms d’hommes. La reconnaissance devra nous faire conserver dans nos annales les noms de quclques autres, ceux de Jomne de Laurence, et surtout de Charles Fourier, si puissant par sa riche poésie et son bon vouloir pour notre amélioration matérielle ; honneur à ces deux hommes : ils font, pour affranchir la femme, des efforts qui ressembleraient à un apostolat, si DIEU en était. Mais, tendresse et amour de fille et de sceurs au PERE ENFANTIN et à ses fils, nos apõtres. Ce sont là les véritables précurseurs du règne de la femme ; par eux seulement, nos droits sont prêchés par tout l’univers ; par eux et tous ceux qui s’uniront à cette euvre divine, nous obtiendrons une liberté digne de nous, grande, sociale, religieuse. Alors seulement, la société pourra se rasseoir şur des bases solides et pratiguer le systèmejugé le plus salutaire au bonheur de tous. Le PĖRE, en donnant au uonde ses théories morales ou plutôt ses pressentimens sur l’avenir, n’a point voulu, comme l’ont fait tous les précédens législateurs, encadrer notre volonté dans une volożté d’homme. Oh non ! par une délicatesse que le ceur de la femme appréciera, et dont je le remercie au nom des femmes qui me comprennent, la liberté qu’il nous offre est comme la confiance qu’il a en nous ; elie est sans limites. « Et maintenant, dit-il après avoir développé sa pensée, si l’on me demande quelle est la limite