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le divorc J’ai ajouté, en finissant : « Dans un prochain article je dirai comment je voudrais que le divorce fût envisagé, comment je le conçois dans l’avenir, pour qu’il soit moral et salutaire. » Certes, je tiendrai parole ; malgré les difficultés de cette route, je la suivrai, dusse-je passer pour une femme immodeste en osant exprimer une pensée libre sui la morale individuelle ou les rapports des sexes. La caus : des femmes, de l’humanité, la cause de Dieu, enfin, ne m : verra point faillir. Si, pour me punir de la hardiesse de mma pensée ou de ma parole, la considération due à la pureté de mes actes m’était refusée, je répéterais ce que j’ai déjà dit dans mon dernier Numéro, que, sans dedaigner l’estime du monde, ayant conscience de la mériter, je saurais l’attendre. Mais, avant de parler du divorce, second terme d’une proposition capitale, puisqu’il n’est que la rupture d’uu lien mal formé, il y aurait anomalie dans ma pensée, si d’abord je ne répondais pas à cette première question : Y aura-t-il, dans la société de l’avenir, une sanction sociale donnée à l’amoür des individus ? S’il y a affirmation : Quelles seront les formes et la durée du nouveau mariage ? Depuis plus d’un an, une grande voix, celle da Père Enfantin, a retenti par le monde, conjurant les femmes de résoudre toutes ces importantes questions ; mais sa voix puissante étant elle-même couverte par la clameur générale (clameur qui ordinairement accueille toute vérité nouvelle), les femmes sentirent instinctivement que, loin de lui prêter ou d’en recevoir un appui, leur parole serait repoussée sans aucun résultat pour leur cause. Elles se turent momentanément, et attendirent que la nouvelle religion dont il est reconnu chef suprême par l’élection libre du ceur de ses fils, fût répandue et prêchée au loin, et assez distante de son point de départ pour que cette grande vérité « la femme est l’égale de l’homme ; donc, égalité de droits et de devoirs pour tous deux » pût ètre envisagée comme chose juste et néces-