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passe sur toutes les existeuces de femines. Pour toutes ces natures, point de milieu ; c’est le désordre ou la mort. Jusqu’à ce qu’eufin cette société ait pitié d’elle-mème ; qu’elle ne se suicide plus dans ce qu’elle a de plus gracieux ; que les secondes unions, que l’amour successif enfin vienne comme un soleil bienfaisant ranimer, raviver toutes ces existences cliollécs,

décolorécs ; qıte ces plaintes touchantes exprimées par Natalic ne soient plus, pour tant de femmes comme pour elle, le chant du cygne : « Cen’est pas moi qui me suis placće sur unc route aride et déserte ; c’est le sort qui m’a condanınée à la suivre, en me donnant un époux que je « ne pouvais aimer ; mon voyage eût été également solitaire « si je l’eusse fait avec lui ; nous ne parlions pas la même « langue ; loin de nous aider, nous nous heurtions, et nous « nous rendions mallheureux. » Vienne, vienne la religion de l’avenir, belle et vaste conme l’amour infini, recevant dans son sein toutes les individualités, toutes les natures. Oh ! alors, les lois qui auront cette base pour appui ne seront plus répressives, mais préviendront le mal, adoucirout les séparations, calmeront les douleurs, empècheront les haines de naitre on de se propager. Cominent cette grande réédification se fera-t-elle ? C’est l’euvre de Dieu ! Que l’homme laisse pénétrer dans scn ceur le sentiment del’égalité des sexes, et les résultats ne tarderont pas à se faire sentir à tous. Sans doute le code prendra uue toute autre forme, et moi, femne, je ne verrai plus un non-sens ou une dérision dans ce symbole : Thémis tenant les balunces de la justice

; les lois seront véritablement l’expression de l’égalité et

des besoins de tous. Avant tout, le divorce sera rétabli ; car qui ne comprend maintenant, pour peu que l’on soit avancé dans la science de la vie, qu’il est absurde de contracter mariage sans ce correctif ? Qui pent assurer que quelques années n’opéreront pas une transformation complète dans nos goûts, dans nos désirs, dans nos pensées ? Il cst inouï que,