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glare ne se trouva plus à la hauteur de sa position ; la faiblesse de son caractère lui fit croire à des remords : elle s’accusa ! elle victime ! Son enfant seul lui fit supporter la vie. C’est dans ces circonstances, et avec ce faible appui, que l’auteur fait entrer en scène la jeune Natalie… Elle aussi vient de divorcer ; sa mère croyant mourir, pour ne pas laisser son enfant sans guide, lui fit contracter à quinze ans un mariage de convenance ; maintenant elle a dix-huit ans, elle est libre ! Ecoutez conmme sa voix est fraîche et pure pour moduler les rêves brillans de son imagination ; car jusqu’à présent elie s’ignore, elle ne sait rien de la vie ; elle n’a point encore aimé ! « Les voilà donc brisés ces nœuds a que je détestais ! Elle est rompue cette chaîne pesante qui glaçait ma jeunesse, je suis libre, ma chère Aglaé ; la loi compatissante me rend à la société, au bonheur, à inoi «  même. Quel oiseau échappé de sa cage m’apprendra l’air « dont on chante la liberté ! Salut, jour fortuné qui éclaire « ma nouvelle existence ; ton soleil est brülant comme mon « ceur, et ton ciel aussi pur que ma joie ! » Avec le libre exercice de sa volonté, son âme s’éveille, avec sa liberté ; pour elle tout va devenir réalité. Elle demande de la vie, de l’amour aux objets inanimés. Son âme jeune sourit à lout, à la parure, aux joies bruyantes du bal, aux charmes d’une société intime. Pauvre enfant ! avec son cœur aimant et son imagination délirante, elle croit à la possibilité d’un bonheur tranquille et durable ; elle a cru le consolider en disant à sa mère : Place-toi toujours, mère chérie, entre l’amour et imoi ; je ne veux jamais le connaître, jamais je ne me remarierai ; et le monde, qui t’a blâmée pour cet acte, me laissera jouir en paix auprès de toi de mon heureuse indépendance. Erreur ! elle ignore, cette jeune Natalie, que la raison d’existence pour la femme cst dans notre ceur. Il faut qu’il soit rempli par un scntiment religieu.x, qui nous exalte au-dessus de l’humanité, ou par la gloire, qui nous