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VARIETÉS. NATALIE, PAR MADAME DE *** Publiće par 31. de Salvandy. La mère de Natalie fut mariée fort jeune à un home qu’elle n’aimait pas, et auquel ses parens la forcèrent de s’unir. La naissance de sa fille l’aida à supporter l’ennui incessant d’une union mal assortie, et la sauva du désespoir. Dans la tourmente révolutionnaire, le baron de Rhedel, son époux, s’exila de la France. Seule avec son nom et sa fortune, madame de Rhedel n’écbappa aux proscriptions de cette époque qu’en acceptant la main d’un homme autant influant qu’estimable. M. d’Anglare, par son active amitié, sut la préserver de tout danger. Elle profita avec joie de la promulgation d’une loi moins sévère, moins absolue, le divorce, qui seul pouvait d’une manière morale la soustraire au supplice de se sentir le jour, la nuit, dans tous les instans de sa vie, la propriété d’un homme qu’elle n’aimait pas ; elle crut rentrer dans les droits imprescriptibles de la nature, ti disposant de sa volonté, d’eile enfin, pour se donner à l’amour.

Cette seconde union fut heureuse jusqu’au moment où le calme, succédant à la tempête politique, rouvrit aux émigrés les portes de notre belle France. Ce fut alors que, pour madame d’Anglare, commença une vie de déception et d’angoisses : l’opinion ne lui fut pas favorable. La société, influencée par son premier mari, ses parens même, et qui, d’ailleurs, tendait constamment à reconquérir un passé qui était tout pour elle, rejeta de son sein cette femme dont la conduite justifiait une loi révolutionnairc. Madame d’An-