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lui seul a organisé la société, trouvé les devoirs et ravi les nations.

Du sein de ces masses il faut faire sortir les chefs et les protéger, les affermir ensuite contre le caprice des masses, les inégalités torité du talent comme était établie l’autorité de la royauté et de l’aristocratie. Il ne lui. faut ni moins de prestige, ni moins de luxe, ni moins de respect ; car de ce que le peuple est plus éclairé, il n’en aime pas moins la pompe, les fètes, les délices de la vie. La France, parée tour-à-tour par ses rois, ses révolutionnaires, son.cnipercur, ne peut pas désormais subir le sort terne et glacé des Etats-Unis. Les peuples gardent la inémoire de leurs jours de triomphe, et appartiennent bientôt à l’homme qui les leur rappelle. En rendant au talent ce qu’il mérite, on élevera l’éducation de la jeunesse, formée à l’amour et au respect du beau. Il manque à la jeunesse française une morale publique qui annoblisse la paurreté : ic peuple estappelé aux affaires, sans principes, sans maximes généreuses ; il pense à l’argent où ii a toujours pensé. Il faudrait retremper dans des forges d’or et d’acier ces âmes sans discipline. En obtenant ce qui leur est dû, nos hommes supérieurs deviendront plus simples et plus désintéressés : émus par leur triomphe, ils déposeront sur l’autel de la patrie les petites passions et les petits calculs. Quoi de plus moral que l’esprit ? il comprend d’abord la vérité ; il n’y a rien à craiudre de son empire, surtout s’il ne le dispute pas, s’il peut établir clairement ses découvertes.

D’ailleurs l’élévation des institutions perfectionne le pauvre comme le riche, l’honime capable comme l’homme médiocre. Tous s’anéliorent, nmais n’oublions pas que la nature donna d’abord l’autorité au talent, et que la société doit la lui rendre avec la protection soutenue qui peut seule la lui faire garder.

la fortunc. Il faut établir l’au- GERTRUDE.