Page:La Femme libre, 1832.pdf/215

Cette page n’a pas encore été corrigée
208

autre chose encore qu’il faut pour développer leur génie. L’Angleterre ayant le mieux su sa route, pratiquée qu’elle était sans doute par la nature de ces qualités qui comportent peu d’illusions, peu d’enchantement, peu d’entraînement, a paru devoir servir de modèle, et sans doute, elle doit en servir sous beaucoup de rapports ; mais les qualités qui ont assurć sa marche la séparent des autres peuples. C’est vers un développement plus animé, plus briilant, plus rempli d’âme et de sympathie que nous fümes appelés. La France aurait tort de chercher un autre modèle qu’ellemême. Sa

liberté, autant que son bonheur, est intéressée à sa gloire ; car si nous jetors les yeux sur le directoire, par exemple, sur une république sans éclat et sans illustration,. uous verrons que ce qui livra la France à l’empereur fut ce réveil de gloire où il appelala France. Elle ne sutpas résister,. parce que rien ne la retint. L’empereur réveilla l’âme par la guerre ; on counut le péril, les hasards ; la nation suivit un chef qui la rappelait. à elle-même. Mais elle avait encore d’autres besoins qu’il ne satisfit pas. Qu’elle se connaisse donc bien : il lui faut la liberté, l’égalité,. la guerre, la science, la philosophie, l’éalat, une destinée digne de sa puissance. Le talent seul, le ohoix. des hommes lui peut donner ces choses ; elle n’acceptera’ pas plus la grossièreté des masses que la platitude des centres ; si vous lui refusez le culte du génie, clle aura un tyran dans l’avenir qu’elle prendra comme un libérateur. En

appelant l’attention pnblique sur le sort des peuples, en donnant à tout homme le bicn-être où il a droit, cn portant secours à l’ouvrier vicux et isolé, en accomplissant les devoirs saints de l’humanité, comine en respectant la prudence des propriétaires et le poids dont ils sont dans I’Etat, n’oublions pas que la suprématic est au génie, que