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ce que, pour moi, j’entendais lorsque je parlais de liberté ; jedis pour moi, carchacune, venaut exposer ici ses idées, ne peut accepter la responsabilité de celles des autres, et ne peut par conséquent parler que pour clle ; mais je n’ai pas ditparquelsmoyens jecroyais pouvoir l’acquérir. C’estici surtout pour les fem : nes que se trouve le plus grand arrèt, car toutes veulent la liberté, mais peu comprennent par quels moyens elles pourront l’obtenir ; et ce n’est qu’en le disant bien que nous répondrons à ceux qui nous accusent de prècher le désordre, et de venir troubler la société en parlant. de changer ses relations morales. D’abord ici se présente un fait que je veux constater, c’est que cettc mobilité que vous prétendez bunnir existe partout, car elle est flagrante dans vos rues et sur vos places ; et ce n’est pas vouloir l’augmenter que manifester le désir qu’elle s’exerce religieusement, évitant autant que possible les douleurs dont elle est acconipagnée aujourd’hui, au licu de la manière désordonnée dont nous la voyons s’accomplir. Mais auporavaut je veux vous présenter quelques considératious sur la position des femmes vis-à-vis de la inorale clrčtienne. Avant qu’une femme ne nous appelàt à la liberté, it s’est trouvé des femmes qui ont senti tout ce que la loi chrétienne avait d’oppressif pour elles. Les unes se sont révoltées ouvertenment et, foulant à leurs pieds tous les liens dont on prétendait les enserrer, se sont laissées aller à tout le délire d’un caractère qui, par cela même qu’il avait été comprimé, avait acquis plus de force. Les malheureuses ne réfléchirent pas à tout ce qui pouvait les entraîner sur la route qu’elles suivaient ; elles étaient heurcuses, elles se croyaient aimées parce que des hommes venaient tous les jours les flatter de leur encens trompeur ; elles ne pensaient pas que ceux-là qui les avaient le plus flattees, alors qu’ils croyaient pouvoir les faire servir à leur plaisir, seraient ceux-là qui les accableraient le plus de mépris, alors qu’clles auraient passé l’áge de plaire, et la