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Ainsi, inadame Ge : trude a soin de noter dès sespremières paroles, qu’il ne faut pas confondre le christianisnme et la loi de nature ; que c’est lå une ERREUR QUI DONNE ASSEZ lc sccrct de la force chriticnne : mais elle s’en va plus loin nous reprocher de ne l’avoir pas partagée, cette erreur, et elle nous dit qu’il cst sans doute plus profitable, pour les personnes qui ver : lent changer l’ordre actuel, de l’attribuer au christianisme qu’i la nature mémc ; car or a vu périr lcs religions, et la naturc est éternellc :

Beaucoup de religions sont passées, parce qu’en effet la nature était plus forte, et clles n’ont pu exister cependant qu’à la condition d’en représenter une ou plusieurs faces. Quand mème nous penserions que notre religion nouvelle dût un jour périr, nous l’embrasserions également avec ardeur, å défaut d’autre encore plus grande, sûres que nous sommes alors de rendre service à l’humanité. Mais, puisque nous voyons notre religion lbasée sur l’actualité et le progrès, pourrait-elle janais contrarier la nature ? Oh ! nous avons l’avenir pour nous, car lu nature est élernelle. Madame Gertrud : nous a si bien comprises d’ailleurs, qu’elle nous donne le mcilleur conseil en ajoutant : En cherchant à affranchir la femme et à améliorer la moralc, il faut donc bien distinguer ce qui vient du christianisme et ce qui ticnt à la naturc mếme, que le christianisme respecta. C’est parce que nous en a : ons prcfité, que nous trouverons ici l’occasion de lui répondre relativement à ce partage régulier que nous faisons entre les caractères, sous les nons de mobilité et de constance. Les jeunes gens se prennent à dix-huit ans d’un amour capable d’ètre satisfait : on en convient de part et d’autre. Les voilà qui s’épousent. et je demande maintenant s’il n’arrive pas tous les jours que l’on voit tels individus se développer plus que tels autres, soit par le corps, soit par l’intelligence. Les voilà qui s’épousent encore une fois : l’amour restera fidèle, si les développemens physiques