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met, et ne devant rendre compte de nos actes qu’à un Dieu tout mystique, nous conduirait droit à un grossier et dégoûtant pêle-niêle ; d’ailleurs ce n’est point là faire de l’association, ce n’est poiut reconstituer une société qui croule de toute part.

Avec M. de Laurance nous n’avons pas une importance sociale bien déterminée, mais cette libertć complète en amour amènerait crpendant de grands résultats. Selon lui, la famille doit reposer sur la malernité ; il dit, pour justifier son système, que la paternité cst une croyance, que la maternité scule cst unc certitude. Comme l’auteur n’est pas saint-simonien, mais paraît au contraire tant soit peu féodal, n’admettant pas le règne de la capacité ni l’albolition des droits héréditaires de la paissance, il fait, pour ètre conséquent, descendre les héritages par les mères ; assurément ce système, quoique incomplet, est fort avantageux pour nous ; j’ai foi qu’une partie entrera avec unc morale nouvelle et reconnue hautement dans la religion de l’avenir, et que le principe de la maternité deviendra une des lois fondamentales de l’Etat. La société de l’avenir reposera, non pas sur le mystère, nmais sur la confiance ; car le mystère prolongerait encore l’exploitation de notre sexe ; la publicité, la confiance devront former les bases de la nouvelle morale. En disant ma penséc aussi librement sur une question de celte gravite, je ne suis pas inconséquente aux restrictions que j’ai faites antérieurement ; depuis, un grand nombre de femmes ont compris comne moi ce qu’il y a d’avenir dans ce système (modifié par nous) ; forte de leur adhésion, j’ai pu dire hauteinent ce que moi-meme j’en espérais. Quoique la plupart des lommes avancés restent à côté de la question : tcus sentent cependant que pour asseoir la société sur des bases solides, il faut harmoniser le sentiment et le raisonnemcnt ; mais comment s’y prendre ? Malhcureu-