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gieuse que nous annonçons, ne serait pas aussi vive qu’il serait encore très-consolant pour nous de voir combien la tendance du siècle porte chacun à s’occuper du sentiment religieux ; la société tout entière cherche dans cette grande pensée Dieu une nouvelle poésie, sous l’inspiration de laquelle elle puisse de nouveau traverser les siècles.

Mais avant de parvenir à l’association universelle et d’atteindre à l’unité religieuse, quel chaos il faut débrouiller et reclasser ! quelle anarchie les trois siècles de critique qui viennent de s’écouler n’ont-ils pas laissée dans les idées !

Cette diversité de croyances sur les attributs à donner à Dieu se fait mieux sentir partout où les hommes s’assemblent et se font enseignant, par exemple, dans la société progressive de civilisation. On peut y juger (le samedi, jour consacré aux séances religieuses) de la divergence des opinions, et, chez tous les professeurs, de leur faible conviction dans la foi qu’ils enseignent. Ce sera M. Châtel, continuant et popularisant l’œuvre de démolition de Luther, mais ne réédifiant rien, ne prouvant rien, sinon que l’édifice catholique tombe de vétusté ; que cette grande hiérarchie est dissoute pour avoir failli à son divin mandat, qui était de protéger la classe la plus nombreuse et la plus pauvre.

Ensuite, quelques docteurs protestans, méthodistes, etc., qui, sans doute pour justifier de titres progressifs qu’ils se donnent, s’en tiennent à l’aumône pour soulager et élever les peuples ; et pour répondre dignement aux besoins du siècle, admettent, comme chose reconnue nécessaire, la subalternité de la femme et la résignation dans le mariage chrétien.

Un cours de judaïsme, tenu par M. Michel Berr, semble le plus en harmonie avec le titre de la société, puisque le professeur fait un pas et veut entraîner ses co-religionnaires jusqu’au christianisme.

Mais des femmes, en est-il question dans cette grave as-