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Après quatre mois de détention, le PÈRE ENFANTIN a de nouveau reparu devant des joges, comme prévenu d’avoir réuni plus de vingt personnes dans son jardin de Ménilmontant ; de nouveau il a fait entendre à l’auditoireétonné ce langage si élevée, si religieux, encore une fois il a enseignė les juges. Je n’essaierai point de le tradaire, je craindrais de défigurer sa pensée, il semblait par sa grande conception sur Dieu planer sur les destinées du monde. Pentêtre n’a t-il pas été mieux compris que lors dr premier procès, mais il a été mieux écouté, son caractère religieux s’est fait sentir à tous. Aucun sourire, aucune interruption ne sont venus arrêter le développenment de sa pensée. Comme depuis quatre mois aucun de ses enfans n’avait pu pénétrer jusqu’à lui, tous se sont empressés, ct même quelques dissidens, de le précéder à la cour royale pour le voir et l’entendre.

C’est un fait très-remarquable, dans ce siècle glacé de septicisme, que le dévouement et la confiance que cet homme a su inspirer à tous ceux et celles qui se discntses enfans.

Michel Chevalicr égalementen cause et maître Baud, son avocat, ont tous deux battu en ruine l’article 29t arec talent et bonhcur, ils ont prouvé l’impossibilité et l’absurdité de vouloir s’opposer aux associations, que c’était là le progrės, la marche des choses ; que vouloir s’y opposer c’était aller contre la volonté de Dicu même. Le jury, espèce deloi vivante, s’est élevé deux fois contre la lettre morte de cette loi, eu prononçant deux verdicts d’acquittement dans cette journée : le premier en faveur de M. Desjardins, jeune républicain plein de force et d’énergie, le second en faveur du PÈRE ENFANTIN et de Michel Chevalier.

SUZANNE.