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de jeunes loumes soupirent à l’écart, qui vons tendront la main quand, libres enfin, vous aurcz échappé à la geôle des honmmes égoïstes et jaloux. Oh ! quelles seront douces et embaumées ces unions libres ! Quelle félicité dans ces sympathies mutuelles. Et toi, fille du penple, relève la tête avec fierté, sccoue la poudre qui recouvrc ton front, sois resplendissante de joie, tu ne seras plus trompéc par tes amans, tu ne scras plus vendue à la débauche a : teint pâle et cadavéreux

; on ne te verra plus le soir passer comme une

ombre le long des murailles impures, offrir ta couciictte aux passans. Il y aura des joies enivrantes pour toi, de l’amour pour toi, de vrais amans pour toi, et non des maîtres brulaux, des maris jaloux ct despotes ; on ne te jettera plus de la boue au visage, car lu seras belle et l’égale des au ! res ; tu n’auras plus de remords, car tes plaisirs seront sanetifiés par la religion et l’amour ; ta ne tendras plus la main, car tu seras réiribuéc sclon ton travail ; tu ne frauderas plus la natnre, car tu seras fière d’être mère, et la société, gloricuse de tes enfans, les adoptera. Olh ! oui, jeune fille, cspèrc un avenir. mcilleur ; désormais tu scras comprise, car celni qui te dira : Je t’aime, n’aura pas intérêt à te trahir ; tu seras libre d’étudier son caractère, s"s goûts, son esprit, son ceur et son anmour ! Si tes sympatlies s’étcignent, si, gracieusement mobile et changeante, tu rencontres dans la vie un ccur qui réponde mieux aux désirs de ton ccur, unc âme qui comprenne micux ton âmc, un esprit qui saisisse mieux ton csprit, unc organisation qui s’harmonise mirax avec ton organisation, tu iras à sa rencontre, tn presscras sa poitrine co : atrc ton scin rt tu l’aimeras dan amour toujours pur, toujours cliaste, car cet amour sera vrai et profondément senti. Il n’y a crime que la servile obćissance que le cœur désapprouve. La nobilité n’cst pas un