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An lieu d’effrayer le genre humain, le réformateur des temps modernes devra le rassurcr, comme faisait JésasChrist. Il donnait foi en eux-mêmes auz pécheurs ; il ne leur disait pas : Vous êtes perdas ; il leur disait : Croyez. Sa parole babituelle, cclle qui sortait à toat moment de ses lèvres bieofaisantes, qu’il adressait au malade, à la femme, au coupable, c’était : — Va, ta foi l’a sauvé. Oui, la foi seule nous sauve, cette foi daus Dicu, dans nous-mêmes, dans la darée des affections, dans la bonté des hommes, foi d’autant plus sûre qa’on la réalise en la prêchant ; nous ne dontons pas de nous-mêmes dans la solitude, au fond de la conscience ; nous en doutons parmi les hommes que l’ennni ou l’oisiveté ont gâtés. Que ccs salons futiles et d’une immoralité, osons le dire, si bête, entendent toat-à-coup la voix d’un grand homme : qu’il soit Luther prêchant laustérité ; qu’il soit Bonaparte appelant au mépris de la mort, à l’honneur des combats : vous verrez ces hommes oubliant leurs légers sacriléges, vivre en saints ou mourir en héros. Pour les relever il nc faut qu’une voix puissante, qa’une âme plus forte que la lenr. Sachons-le, et au lieu d’aller poser les règles d’après Jes déchus, posons-les d’après les maîtres. D’après ceax qui unircnt la hardiesse et la modértion, car dès que l’homme éprouve l’émotion de la vertu il devient intolérant ; il n’en veut pas savoir plus ; il a trouvé une vérité ; il ne comprend que son propre cear. Ce n’est point aiasi que nous voudrions travailler. En adorant l’Évangile comme un livre éternel, nous repousscrons le mariage absola et l’assujétissement de la femme, que ee livre semble consacrer : c’était sans doute ce qu’il fallait dire au temps de Jésus-Christ. Respectant les longs et savans travaux de l’Eglise, nous détesterons la rigueur, nous verserons des larmes de sang sur ces vierges immolées dans les tortures du couvent ; sacrifice.