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dix-huit ans, il est agité, il veut aimer, ici que lui di ! la nature ? La laugue des homnmes n’a point d’expressions assez charmautes, assez pures, assez fraîches, pour rendre ces premières émotions à leur éveil. Quand le jeune homme aime de toute son ânc, il cngage son avenir, son éternelle foi, il veut des jours et une vie remplisd’un même objet ; c’est le mariage qu’il rêve, en un mot. Lafemme rêvera bientôt la małernité, la famille ; elle pleurcra de lendresse en vcyant son faible enfact dans les bras de sonjeune époux : ici point de contrainte ; les devoirs vont avec l’exaltation mème : c’est ainsi qu’a travaillé la nature, travail qui indique un sublime auteur. La morale consiste à consaerer ces instincts sacrés.Elle les a forcés souvent, souvent elle les a méconnus. Le ciel nous donnant les instincts et nous laissant l’honucur de les régler, a mis la sûrcté du côté de la nature, laissant la morale sujette aux erreurs comme au perfectionnement des homnes. Dans l’enfance des sociétés, comme daus les classcsgrossières, la inorale n’a qu’à consacrer les instincts de la jeanesse

; les sentimens de l’homme peu développés permettent 

à ses premières annécs de décider pour sa maturité : les anciens légialateurs ont ordonné avec justice la sévérité du mariage ; les Romains ne connurent le divorce qu’en perdant leur simplicité primitive, et si vous consultez le genre humain à sa source, dans les classes villageoises, vous le trouverez en général, chastc, pieux et calme, au nord comme au inidi de l’Europe. Mais quand les sentimeaus de l’homme se développent, quand il connaît la délicatesse, le goût, la passion, alors les instincts de sa jeunesse ne sont que l’éveil du développcment qui va suivre : il vit désormais, et sa richesse témoigne sa vie. Ici la morale doit s’élever, sc conmpliquer avec lui. Et si da seiu de cette socićté qui s’éveille sortent de êtrcs sopérieurs, doués doublement, agités par le talen