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En souffrant cela nous y perdrions trop vraiment. D’aillears, pour être nos jouets, n’êtes — vous pas charmantes ainsi faites ?… Après nos disputes politiques, nos tracasseries littéraires, nos inquiétu des conmerciales, ct même nos fatigues journalièrcs, ne nous faut-il pas à tous un délassement ?… Eh bien Ljolis oiseaux, puisque vous êtes propres à celte fonction, continucz ; nous, nous ne sommes pas encore fatigués de vous la voir remplir ; et puis, sans parler tout-à-fait pour moi, ayez pitié, Mesdames, de ces riches et nobles dandys ; examinez bien les résultats avant que de vous obstiner à réclamèr, pour à pen près quinze millions de femmes, une éducation forte, convenable, qui pût lear faire comprendre leur dignité, lear valeur ; avant que d’obtenir pour elles une rétribution plus élevée que soixante-quinze centimes, terme moyen de leur gaiu journalicr : vous concevez, Mesdanes les réclamantes, que les femmes et les filles du people, n’étant plus pour vivre obligées de sc vendre, aimeront en toute vérité qui les aimera ; car, malgré mon honneur, je suis obligé de convenir.que l’amour, les passions, ce qni fait la vie, peuvent être umieux dirigés, mais ue peuvent pas disparaître de dessus la terre : alors, pour être aimés, les richcs ne pouvant plus acheter de lľamour, seront obligés de faire preuve de cear et d’ame. C’est cn connaissance de canse que je vous répéterai pitié sur eux ! car, à cette Inesurc, il en est beaucoup qui seraient forcés de prendre retraite.

« Tout ce que je vous dis n’est certes pas pour faire cie l’opposition ; au contraire, je plaide pour l’idéal des fenmes. Qu’on leur propose de sacrifier une sotle et grossière réalitė, et puis voyez cc qe deviendrait le roman, celle fable délicicuse. qui console les ames tendres et passionnecs de l’ignoble vėrité de l’histoire. Que les femmes ne s’y trompent pas, leur histoire à ellcs, c’est le roman, »