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faites voir, entendre au monde que vous êtes digucs d’être les mères, les épouses, les amuntes de ce sexe jusqu’alors si orgueilleux et dont le machiavélique pouvoir a suscité dans vos ceurs des rivalités, des désirs de vous nuire, et enfin tous les maux qui vous accablent, vous fenimes privilégićes, malgré ies fleurs ou les dorures dont vos chaînes sont ornées ; et vous femmes du peuple, si grandes, si fortes dans votre patience à supporter des douleurs que les femmes du grand monde n’ont pas eu la force, le courage d’adoucir. Relevez votre front jusqu’alors baissé dans la poussière, apprenez-leur que là nù gisent les grandes souffrances doivent naitre les grandes vertus, apprenez-leur par votre exemple, vos préceptes toujours sages, toujours grands, à abandonner les hochcts de la frivolité, à venir s’unir à vous pour relever un sceptre si long— temps inutile entre leurs failbles mains : dites-leur que vous, leurs mères en pratique religieuse de vos devoirs, elles vicnnent s’unir à vous pour conquérir leurs droits en mênie temps que les vôtres, ct alors plus de soumission asservissante envers les hommes, mais association d’intelligence, inspiration d’amour, de devonement à la cause sociale ; dites-leur que les graces, la beauté, l’esprit, l’éducation qu’elles ont acquises par la richesse, sont les instrumens régénérateurs qui doivent les conduire dans le progrès de leur liberté, lear indépendance ; apprenez-leur par volre pratique, qu’elles n’obtiendront rien que par l’union, l’affection qu’elles s’inspireront cntre elles et dans leurs plus chers intérêts ; et moi, flle, mère, sœur et femme du peuple, je glorifierai Dieu en vous, mes chères scurs, lorsque toutes ces grandes choses s’ccompliront. JULIETTE B***.