Page:La Femme libre, 1832.pdf/163

Cette page n’a pas encore été corrigée
158

rant être assez heureuscs pour que la foi qui est en notre ame puisse passer dans la vôtre. Et d’abord atlaquant le saint-simonisme, vous dites : qu’il est 2 enu prcclamer l’affranclhissement de la fenume au inilieu d’idées inmorales et siabsurdes, que le premier devoir d’une femnie qui veut écrire dans notre journal, est de prolester pour l’affranchissement sépare de toules les théories d’essai, que le Globe y avait associées. Il faudrait je crois, avaut d’aller plus loin, nous entendre sur ce qui pour nous est moral ou immoral… L’immoralité pour nous existe là, où la société est organisée de telle sorte que la femme la plus pure, la vierge chrétienne si vous le voulez, est obligée de vivre sous une loi perpétuelle’de mensonge, devant cacher aux yeux de tous ses plus secrètes pensées, se renfermant dans son for intériear, où nul mortel n’a le droit de pénétrer, si j’en excepte son confesseur, dont souveat la moralité est plus que problématique. La femme chrétienne doit voiler sa face de grace et de beanté : vaipement DIEU dans sa sagesse infinie fera battre son cear pour l’homme que son ceur a choisi, elle devra en dérober à tous les pulsations précipitées. Que sera-ce si des convenances dites sociales viennent s’opposer à son amour ? Il lui faudra mentir encore, et cacher à toas les regards la douleur qu’elle en ressentira… Aujonrd’hui qne le monde est disposé à nous faire si bon marché du mysticisıne chrétien, croycz-vous, en lui montrant la macération chrétienne, cn lui commandant l’abnégatiou, être véritablement morale ?… Pensez-vous enfin que Dieu ait voula faire du monde une vaste Thébaïde, en le livrant à la douleur qui déchire impitoyableınent, sans lui montrer le bouheur auquel Dicn nous convie en nous unissant tous par l’amonr ? Je nc le pense pas : ce serait nier le progrès non-sculcment de dixlhuit sièeles, mais des six mille ans que la femine ainsi