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qu’elle était sortie de la loi clrétienne, nmais pa’ce qu’elle était sortie de la loi naturelle même. Les femmes, qui jusqu’ici ont souffert par la loi morale n’ont jamais vouln la détruirc. Elles ont souhaité plus d’indulgence, une loi de divorce réclamée par les lumières

; l’égalité ; mais elles n’ont jaumais voulu détruire la loi

du mariage, loi chère à la passion encore plus qu’à la moralité, ni l’honneur de l’amour fidèle consacré par tote la terre : femnmes faibles, femmes fortes,’penseurs, législateurs, poètes, amans, tous ont été d’accord, tous ont travaillé sur les mêmes bases ; car si des traits divers les séparaient, ils étaicut encore plus. unis par leur commune espèce.

Les saint-sinoniens ont appelė loi chrétienne tout ce qui était loi éternelle : ainsi ils ont reporté à Jésus-Christ la fidélité des époux, oubliant l’antiquité chaste des Romains, qui prolongèrent si loin, dans leur corraption, l’estime de la fidélité conjugale, que Tacite, comparant Germanicus après sa mort à Alexandre-le-Grand, donne l’avantage au premier, parce qu’il n’avait eu qu’une femme et des enfans avonés. Tacite était-il chrétien ? Quelques pages plus loin, il parle avec mépris d’nu homme mis en croix eu Judće pour ses impostures. Croire que le genre humain s’est trompé depuis la création du monde est une de ces crreurs où jamais aucan législateur n’est tom ! i. On a marché dans une seule et même voie, en perfectionnant, en déviant quelquefois, mais en suivaut des instincts à janmais donnés et transmis. S’il est vrai qu’on doive regarder la Bible comme un extrait de ce que l’homme avait fait de beau et de sublime dans les climats divers de l’orient, avec le progrès de plasieurs siècles de civilisation et de changemens politiques, dirons-nous que les races modernes ont trouvé des enseignemens plus sûrs ? C’était la loi rude et fière ; clle