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LA BOHÉMIENNE. Écoutez-moi, messieurs, mesdames : Je dis le passé, Pavenir, Et viens, pour le bien de vos ames, Aujourd’hui vous en avertir. Approchez, ma jolie brunetle, Sans craiate donnez votre main ; Depuis long-temps l’amour vous guette, Mais vous luni fermez le chemin. Vendue selon l’antique usage, Par des parens bien fous, ma foi, Vous goûtez dans le mariage Les douceurs voulues par la loi : Faites cela, monsieur l’ordonne, Obéissez, le code est là ; Il veut ceci : allons, ma bonne, Donnez vite et même au-delà. Par ce moyen si doux, ma chère, Vous aurez la félicité ; Vous riez, et n’y comptez guère ; Et bien, non : la tranquillité : Tout bas, vous ajoutez, peut-être, Je crois que vous avez raison ; Mais patience.. Ab ! plus de maître ; Votre sauvenr est en prison ! A votre tour, ma donce blonde ; Vos grands yeux bleus sont languissans, Votre teint pâle, et de ce monde Vous fuyez les plaisirs bruyaus ; Tel qu’an beaa lys de la prairie Dont un ver a rongé le cæur ; Pauvre enfant, vous quittez la vie, Sans en connaître le bonheur !