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femmes encore, qui par ue dissimulation soutenue, usurpent cette considération qui nous est si nécessaire à toutes ; je réclame de toi, pour ces différentes natores, la protection de ton immense popularité. On permet aux femmes, sonffrant de ce mal corrosif, l’ennui, mal qui mine et dessèche les sources de la vie, dont elles ignorent ellesmêmes la cause, de se dire vaporeuses ; on leur permet de croire à l’extrême délicatesse de leurs nerfs ; mais qu’elles ne s’avisent pas de penser que le siège de leur mal est ailleurs que dans leur organisation physique ! qu’elles s’étiolent, passe ! qu’elles tombent, mais qu’elles sourient ! Les hommes encore, comme les rois, venlent des souffrances silencieuses.

O femmes ! soyez heureuses, de par la loi et la morale des hommes, et non à votre manière ; si vous voulez que vos pères, vos maris et même vos frères, dont vous êtes la propriété, vous avouent et vous protègent de leur nom.

O Béranger ! demande de ta puissante voix notre affranchissement moral, intellectuel et matériel ! appelle comme nous le règne de la Vérité dans toutes les relations : elle est digne de toi, cette cuvre ; car c’est aussi le règne de l’Amour, de la paix et đu travail que nous vouloas réaliser ; c’est au bonheur de ce peuple, dont nous sommes les 6lles, les femmes, les rmères, que nous travaillons, lorsque nous réclarnons l’égalité sociale entre les deux sexes. Essaie pour nons de noaveaux chants ; ta muse est femme, eile est notre auie, elle ne te sera point ré- belle.

SUZANNE.