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pelés à jouer un rôle important dans la société, quoique très-différens dans leur manifestation : tous doivent donc apprendre de bonne heure à connaître le but de leur existence, à être éclairés sur lenr vocation respective, car da mauvais classement des individus naît toat le désordre qui existe dans la société. Alors, seulement alors, notre poète, lorsque ceci sera compris, mée dans tes vers s’accomplira : la prophétie renfer «  Partout luira l’Égalité féconde ; « Les vieilles lois errent sur des débris ; « Le monde ancien finit ; d’un nouveau monde « La France est reine, son louvre est Paris. » Oh ! notre poète, ne fais pas les choses à demi. Ce n’est pas là tont ce que les femmes attendent de toi ! la liberté iatellectuelle seule ne les conduirait pas au bonhenr ; il leor faut encore la liberté morale. Déjà dans plusieurs de tes poèmes, et notamment dans tes Deux Sæurs de charć, cette pensée de l’excellence des différentes natures, développées nioralement, socialement, sans doute a dominé ton génie.

Toi qui si bien as chanté l’Amour, tu sais aussi que pour nous c’est la moitié de notre vie ; mais pour coumpléter cette vic de sentiment, il nons faut encore l’approbation de ce qui nous entoure : la sauction religieuse que la société accorde à qui reste soumis à ses lois, et telle femme, ayant reçu de Dieu un cear tendre, passionné, préfère le briser, traîner des jours påles et décolorés au bonbeur incomplet d’éprouver l’amour saus estime ni respect. Pour ces femmes qui ne sont pas les moins fortes, comme pour celles qui ont failli aus lois sévères que les hommes nous imposent, et qu’ils sont loin de s’appliquer à cux-mêmes, ainsi que pour d’autres