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dans son sein. Déjà, dis-je, elle a institué des cours de femmes, où d’autres femmes dévouées sont venues répandre sur les autres toute l’instruction qu’elles possèdent. Honneur à ces femmes, qui les premières ont commencé ! Espérons que leur exemple sera suivi, et qgue d’autres viendront se joindre à elles, et que partout, faisant sentir leur influence, les femmes porteront l’instruction jusque daus. les derniers rangs des classes ouvrières. Femmes, sentez-le bien toutes : l’influence que nous devons exercer doit être conciliatrice ; et quel plus beau moyen de la faire sentir, qu’en allant parmi cette classe, déshéritée de la naissance, répandre le bien-être et la moralité ? Ce n’est pas sealemeut de l’instruction qu’il faut donner au peuple, il faut aussi faire son éducation ; cette partie appartient plutôt aux femmes qu’aux hommes ; ce sont elles qui, par leurs douces paroles, feront comprendre au peuple tout l’avantage qu’il peut retirer de l’instruction que les hommes lui donnent ; ce sont elles seules qui pourront lai faire comprendre tout ce que la paix, l’ordre ont de supérieur à la guerre, au désordre ; mais elles ne lui feront sentir cela qu’en allaot parmi lui, non comme dames de charité, mais comme institutrices. Femmes, comprenez-le bien, notre sort s’est toujours amélioré avec celai du peuple ; il ne nous reste plus, ainsi qu’à lui, qu’un dernier pas à faire, et nous ne le ferons qa’à la condition que nous sentirons qu’il est lié au sien. Méritons notre liberté en travaillant à l’acquérir ; mais n’oublions pas aussi que nous devons travailler pour le peuple ; il est reconnaissant et n’oablie jamais ce qu’on fait pour lai. MARIE REINE.