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Mais c’est sur-tout en ce qui regarde les femmes, que le projet est resté en arrière ; il n’en est fait aucune mention. On ajoute à la fin, quc des écoles de filles pourront êtrc formées, s’il y lieu. S’IL Y A LIEU !  ! Comment ! est-ce que partout les femmes n’ont pas besoin d’instruction ? Voulez-vous donc les laisser toujours ignorantes ? Vous êtes encore plus généreux pour les fils Ja peuple que pour ses filles. Mais sentez donc que si vous lui donnez de l’instruction, il faut aussi que vous en donniez à celle qui doit être la compagne de sa vie. Si vous l’instraisez, c’est pour lui donner de la moralité, et c’est vraiment là le seul moyen ; mais il faut aussi qu’en lni donpant de la moralilé politique, vous lui donniez celle qui doit le rendre bon père, bon époux ; et comment voulez-vous que cet homme, qui aura développé ses facultés, puisse se plaire dans son intérieur s’il n’a vis-à-vis de lui cu’une femme ignorante qui ne le conmprendra pas. C’est dans l’intérêt de tous qu’il faut que la femme, ainsi que l’homme, reçoive de l’instruction ; mais ce que les hommes n’ont pas fait, c’est aux femmes à le faire. C’est donc à vous, femmes privilégiées par l’instruction et la fortune, que je m’adresse ; il n’en est ancune de vous qui ne sente ou n’ait senti combien la position des femmes est pénible. Pour que cette position change, il faut que toutes les femmes sentent que le temps est venu de travailler elles-mêmes à améliorer leur sort ; mais, pour qu’ancane ne se méprenne sur ce que nous demandons, il est besoin de les instruire toutes. Réunissez-vous donc, formez des cours où vous viendrez instruire celles de vos seurs qui ont été privées des bienfaits de l’instruction ; déjà des femmes ont commencé à vous donner ce bel exemple dans la société libre pour l’instruction du peuple, société très-avancée et à laquelle nous devons de la reconnaissance, comme ayant une des premières reconnu notre égalité, en admettant des femmes