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galité, serait vouloir l’impossible, ce serait anéantir l’émulation, tuer le génie, car il ne se développe, que lorsqu’il voit qu’il peut se créer une place supérieure à crle qu’il occupe ; mais si vous voulez niveler les hommes, vous les anéantissez. Oni, le temps n’est pas éloigné, où pour tous les enfans il y aura une éducation commune, qui permettra à chacun de se développer dans la carrière à laquelle il sera le plus apte. Je sais qu’un tel projet serait difficile à proposer maintenant ; mais en restant encore dans les termes da projet, il est facile de prouver combien il a pea d’étendue. « Dans chaque commune, il y aura une école où les enfans seront admis moyennant une légère rétribotion ; les parens qui ne poorront la payer, devront se faire donner par le maire une atlestation de leur misère, après quoi ledrs enfans seront admis. » Voilà donc des enfans à qui vous ferez l’aumône de l’instruction ! Quand reconoaîtra-t-on que la société ne fait qa’accomplir un devoir envers ceux de ses menmbres qui travaillent pour elle ? Lorsqu’elle donne l’éducation à leurs enfans, on se plaint que le peuple est grossier et ignorant, et on ne fait rien pour lui douner de l’instraction. Croit-on qu’il sera doux pour les parens d’être obligés d’aller dire leur misère à des gens qui, quelqacfois, les regarderont avec dédain, le plus souvent avec cette pitie qui est plus pénible pour celui qui en est l’objet que le mépris ? On se dit : l’honme qui me méprise est un sot, il n’a que de l’orgueil ; et on ne peut en dire autant de celui qui vous accable de sa pitié. Sans donte bien des mères, des pères feront le sacrifice de lear personnalité pour obtenir à leurs enfans ane place sur les bancs de l’école primaire, mais il en est qui reculeront, et vous aurez encore des enfans ignorans. Il n’y a qu’un moyen de remédier à ce mal, c’est d’ouvrir l’école à tous ceux qui ne peuvent payer, sans one les parens soient obligés d’avoir recours à ces form : itis toujours pénibles.