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DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. L’instruction publique est one question qui en ce moment occupe tous les hommes avancés, et c’est avec raison, car c’est de sa solution que dépend l’avenir de la société ; c’est elle, qui fera du penple, au lieu d’hommes grossiers et ignorans, des hommes calmes, conaissant ieurs devoirs et leurs droits et accomplissant les uns pour avoir le droit de réclamer les autres. Dans une question aussi importante, je crois qu’il est utile que les femmes fassent entendre leur voix. Ainsi que le peaple, nous sommes privées d’instruction, ou nous ne la recevons que restreinte dans les limites les plas étroites qu’on a pu lui donner. Le ministre de l’instruction publique a présenté un projet de loi pour règler l’instruction primaire, titre aussi mesquin que le projet l’est en lui-même. Que signifie ce mot primaire, si ce n’est que l’instruction du peuple doit être resserrée dans les limites les plus étroites ? Qu’il sache lire, écrire, c’est tout ce qu’il lui faut. Quand donc les chefs de la société comprendront-ils que vraiment c’est dans son intérêt, qu’elle devrait donner à tous ses enfans les mêmes chances de développemens ? Que de génies qui sont comprimés et étouffés par la société actuelle, qui, si on leur eût donné la facnlté de se développer, eussent pu la servir utilement en lui apportant le tribut de toutes les connaissances qu’elle lui aurait donnćes, en les faisant servir à son progrès ! on dira.que je préche Pégalité : oui, mais pour l’enfance seulement : à cet âge nous sommes tous égaux, on ne croit plus aux droits de la uaissance, mais lorsque ces mêmes enfans se seront élevés, alors inégalitė ; que chacun soit placé suivaut sa moralité, sa science : vouloir alors l’é-