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Je suis failble on ne peut ne craindre, • Toute seule à la nuit j’ai peur. Quiltant le berceau de l’enfance, Tu peux rêver Pindépendance, Choisir, être ce que tu veux ; Ta peux élancer ta jeune ame Comme une volontaire flamne ; Je ne dois former que des væux. Toi, jeune papillon frivole, Heureux oiseau qui chante et vole, Tu peax gaîment fendre les airs ; Moi, j’obéis à la raquette, Je suis le volant que l’on jette, Je quitte et je reprends mes fers. En cheminant ta longue vie Tu peux à ton choix, ton envie, Prendre le suc à toutes fleurs ; Et moi je sais la tourterelle, Je mourrai pour être fidèie, Un seul fera couler mes pleurs. Dans une ame encore vierge et pure, Dans le ceur qui tout bas inurmure, Ta peux réveiller des échos. Moi, j’aurai des semblans de flamme, J’aurai l’illusion d’une ame, De l’amour, j’aurais les… lambeaux. Mais le torrent se précipite, Le jeune bomme aussi va trop vite, Et tombe lassé du chemin. Ah ! cette liberté coureuse, Mon ami quelle est dangereuse, Je te l’eavie et je te plains.