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se conformer à notre vie apostolique, soient pour cela moins en honneur parmi nons : loiu de notre doctrine une aussi fausse idée ! notre système, d’après un ancien adage reconnu même parıni vous, est que Dieu’n'a rien fait que de bien, ou, su ivant l’expression saint-simonienne, que toute nature est bonne par elle-même, et dépend seulement de la manière dont on lľ’envisage oa la dirige. Ditesmoi, vous qui plaidez contre nous, pourquoi sommesnous sur la terre ? est-ce pour y être nmalheurevx ? alors pourquoi chercher le bonheur ? je dirai plus, pourquoi vivre ? Autre question : Et la société est-elle établie pour augmenter la soinme de nos maux, ou plutôt doit-elle scule nous en causer ? Dieu, dans sa colère, l’a-t-il créée pour être le tyrar perpétuel des individus qui la composent

? Elle veut unir la glace avec le feu, l’indifférence

avec l’amour ; elle vent rendre constant et fidèle celoi qui est changeant et volage ; froid et réservé celui qui cst brûlant et impétueux ; soldat et guerrier l’homme timide et pacifique : en un mot, cette société sublinme veut, pour notre commun bien-être, bouleverser ce qu’a fait la nature. Quelle admirable idée !.. Mais, dans son humeur bénigue, les femmes surtout ont ressenti sa douce influence ; et, saivant toujours son système de controverse, elle leur a enjoint de se regarder comme d’aimables automates, organisés pour le bonheur de l’homme, lorsqu’il lui plaît de les achcter ou de les prendre. La nature, en mère avengle, nous a pourvues d’une ame tendre, sepsible, exaltée ; et, pour compléter notre tourment, elle y a joint un ceur : maiheur à nous si nous y songeons ! il faut l’oublier,

méprisées par la société, à moins qu’ane heureuse fortune, on mieux encore les trésors de Plutas, chose bonorée par-dessus tout, nous mettent à même à notre tour d’acheter le bonheur. Renerciant donc cette société de on nous serions flélries, réprouvées,