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veau ; alors vous serez à notre lhauteur ; alors seulement vous pourrez nous juger. Mais, en attendant que vous puissiez nous comprendre, nous dont la religion cst toute de paix et d’amour, nous, dont la conscience forte et irréprochable n’a nullement besoin de votre approbation, nous enfin, femmes Saint-Simoniennes, qui ne repoussons personne, mais appelons au contraire, de nos veux les plus ardens, le bonheur et la vérité sur les malheureux Lumains. Nous venons vers vous, et nons vous disons, comme autrefois Jésus : « Que celai d’entre vous qui est sans péché nous jette la première pierre. » Avez-vous bien pesé la valeur da mot, quand vous noas taxez d’immorales, parce que, ne voulant plas nous prostituer ni nous vendre, nous venons réhabiliter l’amour, ce nom si profané parmi vous, et qui est pour ainsi dire l’anagramme de la religion future ! mais vous, avec votre vertv. austère, du moins en apparence, s’en trouverait-il un grand nombre, même dans nos plus chauds accusateurs, qui voulossent vivre de la vie des apôtres de la foi nouvelle ; de cette vie de ce célibat (expliquons-nous inieux), de continence religieuse, nécessaire maintenant pour l’accord de nos principes ? Répondez….. Pour nous, femmes nouvelles, sentant toute la diguité de notre apostolat, et marchant l’égale de Phomme, nous prouvous au monde que nous avons autant de force, sinon physique, du moins morale ; et, vans jeter comme vous l’anathème sur nos seurs dont la nature ardente leur fait un besoin du plaisir, nous saurons vaincre nos passions et taire nos désirs jusqu’au moment, peut-être encore éloigné, où l’amour n’étant plas un crime pour les femmes, nous en jouirons hautenment, sans rougir, en partageant avec Phomme un égal pouvoir d’action et de parole. N’allez pas croire, d’après ces mots, que ceux ou cellés dont les feux brûlans et l’imagination déliranle ne peuvent