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conçu dans Pintérêt de l’enfant, qui, plus que la mère est en position de veiller à leur bonheur ? qui, plas qu’elle, a la certitude qu’ils sont bieu d’elle, bien à elle ? Si c’est pour obvier à l’inconduite présaınée de l’un des époux, pourquoi la mère n’a-t-elle pas le même droit de prévoyance ? pourquoi ne pas lui permettre la tranquillité dans la mort, en lui laissant consolider l’avenir de ses enfans ; tout ce que l’on peut préjuger sur la conduite postérienre des femmes dans le veuvage, ne peut-on pas, dans le même cas, l’appliquer aux hommes ? eux qui n’oat pas comme nous le sentinent de la petite famille ; et, d’ailleurs, si un nouvel amour apporte à la femme de nouveaux enfans, nc puisent-ils pas tous à la même source la vie qui leur est commune ; ne les unit-elle pas tous dans sa pensée, dansson cear de mère, et si, forcée par cette loi d’héritage ( qui est impie puisqu’elle est contre nature), de répartir d’une manière inégale les biens entre tous, au moins n’endéshérite-t-elle aucun de ses soins ou de son amonr ; il n’en est pas de même pour l’homme, presque toujours les enfans d’un premier lit sont chassés de la maison do père par l’égoïsme nalernel de la seconde épouse, et cependant le père seul, en mourant a le droit de nommer an conseil de tutelle. O jastice des hommes !… Jeunes mères, chussez loin de voas d’aussi sombres réflexions ; que d’années de bonheur l’amour de vos enfans vous prépare, si le mariage n’est pour vous qu’ane longue déception ; réfogiez — vous dans l’avenir de vos enfans, que votre imagination embellisse leur existence de tout le bonheur dont vous êtes privée, car ils sont bien à vous, jeunes mères, ces enfans ; réjouissez-vous dans votre fille, voyez comme ses grâces se déploient dans eon adolescence, comme son front rougit et devient pensif lorsqu’elle sent pour la première fois palpiter son ceur ; ô ! alors, tendres mères, devenez sa conidente ; vous sentez si bien ce qu’il