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jour vous en parlerais-je, elle ne manque pas d’intérêt, mais pour aujourd’hui, je veus motiver à vos yeux, mes chères lectrices, le désir de démolition qui s’est enmparé de moi depuis quelques jours ; en vous donnant les détails d’une autre caose qui se plaidait également ce jour-là ; vous sentirez comme moi, je l’espère, combien nous sommes peu protégées par les hommes, même ceux de la légalité. Devant

la cour paraissait d’abord une jeane femme touchante de pâleur, de douleur morale, touchante de misère, car elle n’était pas méritée. En face de toutes ces figures d’hommes froidement sévères, cette pavvre petite racontait simplement, mais avec vérité, comment son mari, après lui avoir promis protection et appui devant toute la société ( représentée dans la personne de monsieur le maire), avait tout vendu ce qu’ils possédaient, et lui avait laissé pour toute ressource matérielle, les dettes faites en commun, et qu’ensuite il avait été dissiper tout cet argent avec une fille perdue, dégradée. Pauvre petite femme légitime !… Toi qui religieusement a courbé ton front sous le joug de leurs lois, quelle consolation ces hommes apportent-ils à ton ceur brisé, lorsqu’un des leurs à détrait ton existence par l’abandon, le mépris, la misère ? Tout répond autour de toi, isolement !… ou mépris ! Si ton ceur n’est pas docile à cette sentence… Je me demande quel fond inépuisable d’indulgence est donc en nous, femmes , puisque malgré les trop justes griefs que celle-ci avait pour porter plainte contre son mari, elle paraissait peinée d’être obligé d’entrer dans tous ces détails ; ce n’était pas contre lui qu’elle plaidait, mais contre la malheureuse fille, qui, non contente d’avoir apporté le désordre dans son union, l’avait un jour bratalement frappée, ne vonlant pas endurer de cette panvre délaissée, quelques reproches trop justes, trop mérités. Il y avait preuves, cer-