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qui prête l’oreitlle aux réclamations de la Femme nouvelle, ou recueille çà et là les tendres plaintes qui, daus toutes les positions, échappent à notre ceur. Celui-là, en vulgarisant nos pensées sur la scène, tracera non-seulement unc nouvelle voie au génie, mais pourra se présenter au monde comme un des premiers éducateurs des peuples. Déja qnelques tentatives en ce genre ont réussi. Dans le joli drame de Soplie ou il est vrai, unc femme réclamant des droits politiques. C’est un grand pas ; mais, hélas ! c’est par la lutte qu’elle procède ; oui, sans doute, c’cst un tablcau fidèle de ce qui existe ; mais nous y somumes représcntées telles que les hommes nous ont faites, et non point telles que nous sommes, et moins encore, telles que nous serons. Le caractère de la reine, daus la piècc de M. Ancelot, est supérieurement tracé ; il exprime mieux aussi ce que j’attends de la femme. Elle est reine, et pourtaut elle se plaint : olh ! c’est que le ccur de la femme n’est pas reinpli par l’ambition ; elle se plaint, mais c’est comme femme qui sent la pesanteur des chaînes qui l’accablent, c’est sa liberté morale qu’elle réclame, c’est na amour d’égalité que son ceur désire.

Comme l’ame élevée de cette femme est oppressée lorsque, pour se soustraire à l’astuciease tyrannie de Richelieu, elle est obligée de descendre à la ruse ! Elle est vraie cette expression qui lui échappe : « Hélas ! comme chaque victoire que nous remportons coûte à notre dignité et à notre franchise ! » Enfin voilà done un auteur qui nous comprend : du reste, il s’est montré dans ce joli vandeville, comme dans ses autres ouvrages, excelleut peintre ; il touche aux sentimens intimes du ccar avec une vérité, une délicatesse toutes fémiuines. L’intrigue reposc sur un fait rai ; le poëme est écrit avcc élégance ; les caractères de Mauvais mėnage, nous voyons.