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vage et de nos souffrances : il en est d’autres qne mes sœurs feront connaître ; j’ai dit celles qui m’ont le plus frappéc. Je vais vous ex pliquer ce que je veux dire lorsque je parie de liberté, d’égalité. Que pour la femme, ainsi que pour l’homme, il y ait égale chance de développement ; que dans notre éducation oa développe et nos forces matérielles et nos forces intellectuelles ; que nous paissions cmbrasser la carrière des sciences, si telle est notre vocation ; qu’on ne nous en exclue pas, sous le rapport de notre légèreté, car nous ne sommes légères que parce qu’on ne nous donne pas la faculté de nous développer, et qa’on nc nous inspire que des idées étroites ou frivoles ; que ce ne soit plus des hommes seuls qui nocs jugent ; que nous puissions émettre notre opinion en matière poltique comme en matière religieuse ; qu’enfio nous ayons place partout, et aussi bien que les hommes nous saurons remplir toutes les fonctions, que,

comme-cux, nous y aurons été préparées par une éducation forte et sérieuse. Enfin, que lhomme ne regarde plus sa femme comme sa propriété, sa close, que les lois nous accordent, ainsi qu’à eux, la faculté de disposer de notre bien ; que nous puissions embrasser telle profession qui nous couviendra, sans que nous soyons obligées d’avoir l’autorisation d’un mari. Mais ce que je sens devoir réclamer le plus immédiatement, c’est une réforme complèle dans ll’éducation des femmes ; car ce n’est que lorsqu’elles auront reçu une éducation beaucoup plus étendue que celle qu’on leur donne aujourd’hui, qu’elles pourrout partout se placer à côté des hommes comme leurs égales : ensaite l’égalité dans le mariage ; que la femme, aussi bien que l’homme, puisse posséder. Je sens bien que les femmes ont aussi à réclamer leur liberté morale ; car c’est là que pour elles l’exploitation est rude ; c’est là que sont pour clles les causes de grandes doulenrs ; mais je ne pense pas que alors