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qu’une femmne suit entendue comme avocat. Lorsqu’eut lieu le procès des Saint-Simoniens, le PÈRE avait dit que, comme sa cause était celle des femmes, il en demandait deux pour conseil. On les lui a refusées. Ce fait seul a prouvé notre subalterniié ; et l’on vient encore nous demander en quoi nous ne sommes pas libres ! Non, nous ne le sommes nous n’avons que le droit d’être accusées, japas, mais

celui d’être juges ni defenseurs, mêine dans potre propre cause. Et n’est— ce pas de l’esclavage pour les femmes que ce droit de l’homme, que la femme doit suivre son mari partout où il lui plaira d’aller, quelles que soicnt d’ailleurs les raisons qu’ellc aurait de vouloir rester dans le pays où elle est ? Et, sous le rapport matériel, quels sont ccs droits ? Aucun.La femnme ne peut posséder ; tout ce qu’elle a appartient à son mari, parce qu’il est le chef de la communanté, et elle ne pent par cette raison disposer des bicns qui lui appartiennent, alors que son mari absent ne peut lui en doaner l’autorisation. Daus l’industrie, très-peu de carrières nous sont offertes ; tous les travaux qui peuvent être de quelque rapport sont faits par des hommes : on ne nous laisse gee la liberté d’accepter des états qui nous rapportent à peiue de quoi vivre. Dès qu’on voit qu’nne industrie quelconque peut êlre faite par nous, on s’enpresse d’en baisser les prix, par la raison que nous ne devons pas gagner autant que les honmcs. C’est vrai, il est essenticl que nos gains soient très-modiques, car c’est une des causes de notre dépendance eovers les hommes, puisque nous sommes obligées d’avoir recours à eux pour notre vie matérielle ; imais je crois qu’à bien examiner, il leur serait aussi avantageus qu’à nous qne, sous ce rapport, nous ne fussions plus sous leur dépendance ; car ils auraient plus de liberté, alors qu’ils ne seraient plus obligés de penser à la subsistance de leurs femmes. Voilà quelques-unes des causes de notre cscla-