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que toutes questions s’adressent ; que lui seul cst appelé à les résoudre ; que, daus une religion loute d’amour, le plus aimant devient le plus capable : peut-être aussi ne sont-elles pas bien écoutées. Pour les Saint-Simonicns, depuis que l’homme de génie qui les a guidés et les a inspirés continuelleneut en notre faveur, expie par la prison le tort d’avoir voulu rendre à cette société égoïste ia vie et le bonheur, en nous plaçant au rang d’égalité qui nous est dû ; depuis, dis-je, nos frères, tout étonnés de la révolution qui s’est faite en eux, d’après l’inspiration du père et du pas immense qu’ils nous ont laissé franchir, nous regardent, nous écoutent, je dirais presque nous redoutent. L’autorité ayant toujours été arbitraire, despotique, à leur tour ils ne comprennent pas cncorc quclle place nous pourrons occuper saus froisser leurs droits : ils croient voir, de notre part, un e tendance à lusurpation, lorsque nous osons manifester une volonté. En général, les homncs, même uin peu dans la famille, sont à l’égard des feumes comme les gouvernemens à l’égard des pcuples ; ils nous craigueut et ne nous aiment pas encore. Ils parlent de désordres ; mais, grand Dicu ! qu’y gagnerions-aous ? le désordre ! mais c’est l’abrutissement, l’exploitation de notre sexe ! Oh ! qu’ils se rassurent : la liberté que nous entrevoyous sera belle et pure ; les relations des sexes étaut fondécs sur ie sentiment vrai de l’amour, l’exploitation, la fraude seront inutiles ou impossibles. Que les femmes laissent parler leur ceur, oui, je le sens, ce scul et même cri s’en échappera : « Arrière, arrière ! caprice volage, qui forme en te jouant mille liaisous éphémères ; tu traînes à ta suite dégoût et satiété ; non, nou, tu n’es pas le bonheur. Arrière, imagination folle et vagaboude, qni fais délirer comme l’amour, mais qui n’es ni l’amour, ni le bonliear ! » Feinmes, femmcs, écoutez vos cocurs et prononciz.