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plus vivant quc jamais, puisqu’il commence à s’iucarner clans les femines et le peuple. La phase des doctcurs est achevée ; toutcs théories sont faites ; vienne la phase du sentiment, des femmes, en un niot, et la nouvelle Genèse sera enfantéc ; Ics temps seront accomplis ; l’ère nouvelle datera du jour où la sainte égalité de la femme et de P’homme sera authentiquement reconnue. Jusque là, travaillons avec ardeur à faire descendre dans le ceur des hommes la conviction que de notre affranclissement dépendent aussi leur liberté ct notre commun bonlacur. Ainsi done, jusqu’au jour où des voix d’hommes se feront entendre an milien de nous, la Fenmc nouvelle, saus cesser de réclamer, en face da monde cxtérieur, les droits de son sese, rendra compte à nos seurs et frères des départemens du mmonvement progressif qui s’accomplira daus la familie de Paris ; car c’est de ce centre qu’est parti le signal de notrc liberté, pour aller, bondissant d’écho en éclio, retentir au loiu par le monde ; ou bien encore, comme uu piare bienfaisant, éclairer les consciences des hommes, ct faire tressailiir de joie les cœurs de femmes. Ainsi, dans les esquisses que je vous tracerai, tour à tour vous verrez l’infl : rence de la famille-homme de Paris, ct l’influence de la Femme nouvelle, réagissant l’unc sur l’autre, et s’iuspirant mutuellement. Il faut, pour me faire coimprendre, que je vous dise quelques mots sur la position respective des femmes et hommes saint-simoniennes. Géuéralement, les femmes parni nous, comme aillenrs, comprennent peu la liberté qui nous est offerte ; clles sont presque toutes encore sous l’influcnce ou la volonté de l’homme ; elles n’ont point confiance en clles-mémes. Encore sous le charme des briliantes tlhéorics que ces messieurs nous ont faites, elles n’osent faire cntendre leur faible et timide voix ; enfin clles ne sentent pas cncore que c’rst à notrc cœur, dégagé de tout sentimecnt individuel,