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Unc jeune fille nous prie dl’insérer ce petit discours au peuple. Nous aurions désiré que toutes les femmes sentisscnt que le but de cette petite brechnre est de servir d’écho à toutes pensées d’avenir échappées d’un ceur de feinme, et concourant à obtenir sous quelque forme que ce soit notre affranchissement moral et int : llectuel ; cependant pour cette fois nous nous rendo : ns au désir dc cctle jeune personne, d’autant plus que le sentiment qui l’a inspirée est três-bon, puisqu’elle cherche à réhabiliter le mérite et net le dévouement en honneur. DISCOURS AU PEUPLE.

Peuple malheurcux, fera-t-on teujours en vain les plus immenses sacrifices pour te prouv er que l’on travaille à ton bonheur ? Ton oreille restera-t-elle toujours ferniée à celte verité qu’on veut te faire connaître ? ton ceur ne sera-l-il point touché de tant de peines et de paticuce que l’on a pour t’instruire ? Pourquoi refuser de croire à l’éminente vertu des hommes qui veulcnt éclairer la société

? La vertu daus notre siècle est-clle donc devenue in

possible, outragerait-t-on asscz l’humanité pour ie croire ? rappelons ici le souvenir de la vénérable antiquité ; on ne peut nier que les héros qui l’ont illustrée n’aient donné des exemples d’une verta surlumaine. Hé bien, la nature n’est point épuisée ; elle sait cucore produire aujourd’hui de grands homme, mais comme l’envie et l’imposture cherchèrent à obscurcir la renommée des sages anciens, de même maiutenant la mort seule peut faire rendre justice à ceux dont le mérite importune les regards de leurs contemporains. Je rappelle ici le pacte vénitien : les hommes de cette nation se révoltèrent quand Bonaparte leur présenta la liberté, parce qu’ils iguoraient le prix d’un tel bienfait. Peuple, c’est dars cette dispositinu que se trouve