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néralité, qu’il soit formé un conscil de famille présidé par des femmes ct des hommes. Que la dénominalion de ce tribunal de famille paisse varier selon les causes qu’il sera appelé à jager ; par exemple, il sce formera sous le nom de cour de justice, si le délinquant s’est rendu coupable envers le pèrc, ses frères ou le peupie ; mais, dans toutes les causes qui regarderont spécialement notre sexe, ou un délit aura été commis envers une femme, ct surtout pour que tous lcs actes de la femme soient bien distincts des vôtres et conservent l’einpreinte de son caractère, nous voulons que l’assembléc şoit aussitôt convoquée sous le nom de cour d’amour.

Il est inutile ici de spécifier le genre des fantes à juger, ou la nature des peines propres à être appliquées ; ce sont, il me semble, des détails ultérieurs qui pourront se règler lorsque plus tard il y aura contravention, décision prise cntre nous, lorsque vous aurez commie moi le sentiment intime que, pour faire avancer l’euvre, il faut que les femmes prennent une part active à tout ce qui se décidera dans la famille.

Je vous ai présenté, Messieurs, ces pensées de femmes, d’une manière bien informe sans doute ; je laisse à vosréflexions le soin d’examiner ce qu’elles ont d’applicable pour les circonstances actuelles. Je désire cependant que vous sentiez aussi vivement que moi ce que la publicité, ce principe moralisant qui agirait sur tous les individus, aurait d’actif, de vivant pour l’éducation des fem mes qui, ayaut jusqu’à présent été réléguées dans l’intérieur de la petite famille, ne sentent pas assez ce qu’il y a d’excellent et d’avenir dans la vie sociale. Saints-simoniens, pour que notre liberté ne soit pas une