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donc avec coufiance que je me présente devant vous, atin de déterminer entre vous et nous une organisaticn at moins provisoire.

Dimanche dernier, dans cette uême eneeinte, vous avez lous entenlu dans le discours d’adieu pronon nar notre bien-aimé prédicateur Barrault, cette phrase si re : arquable

« Nous laissons Paris aux femmes. »

Oui. Messieurs, nous acceptons cet héritage ; dejà il y a un commeucement d’association d’union cntre nous ; des feinmes se sont groupées autour de la iannière de la Femme nouvelle. Déjà lans la brochure de ce nom, entière ment rédigéc par des femmes, nous avons pu toutes, chacune à notre manière, expriner nos sentimens, nos désirs d’avenir, enfin faire acte de volonté libre ; déjà dans des réunions prćparatoires nous avons senti que d’abord notre euvre à nous devait être bien distincte de la vôtre, afin que plus tard, lorsque nous aurons compris notre force et notre valeur, nous puissions, dans toutes les directions de la vie, nous p ! accr à vos côtés comme vos eégales. Mais ne crcycz pas, Messicurs, que ce soità une sauvage indépcndance que je désire voir arriver mon sexe ; non, non, loin de moi cette pensée anti-religieuse ; la proposition que je viens vous faire, tend au contraire à coordonner, à réunir nos efforts aux vôtres, afin d’arriver plus tốt au résultat que noas désirons tous, qui est d’obtenir d’unc manière pacifique l’association universelle, l’affranchissemeut des fenmes et des peuples. Comme c’est dans l’amour que je porte à mon sexe que j’ai puisé tous les sentimens que j’expriine, je ne cra ins pas d’être démentie par mes senrs, en vous demandant, au nom de toutes, que partout où vous serez il y ait pour nous, place, amour, respect. Vous devez sentir, Messieurs, qu’en dédommagement des népris et der