Page:La Femme libre, 1832.pdf/100

Cette page n’a pas encore été corrigée
95

elles ne savent point leur tendre la main ; et cependant un coup de Boursc,.un inccudie, mue banqueroute, un de ces jeux crucls du hasard et de la fortunc, que l’on voit si souvent se répéter, peul d : leurs soyeux divans les jeter rudement sur le pavé ou dans le grenier de la misère, et leur faire partager la dure condition des pauvres filles du peuple.

Que feront-clles alors, en voyant leurs amis dans l’opulence s’éloigner d’elles et les fuir ? car daus ce monde on attaclhc de la honte inênme à la misère ; on se croit souvent obligé d’excuser la pauvreté. Que deviendraientelles, dis-je, alors dans un tcl dénuement ? qne feraientelles ? quelles s-raicut icur conduite, la dircction qu’elles choisiraient ? Abandonnécs de tous, combien serait affreux leur sort !

Que les femmes et les Gilles des riches se représentent uu instant dans cet état. Un instant qu’elles sc figurent misérables ct réduites à vivre da travail dle leurs mains ; qu’elles y pensent, mais mûrcment, mais gravement. Hé bien alors, pour elles ne scrait-il pas heureux, aussi bien que pour les filles du pati zre, qa’il y eût des maisons fondées dans une pensée religiense et d’amour, des maisons d’association artiste et indastrielle, où les jcanes filles, unies entre clles par une cominune penséc, trouveraient un asile assuré contre la misèrc, la faiin, la brulalité des homınes, leurs séductions, ou l’appât de l’or. si puissant sur l’être qui sent le froid, et la soif et la faim.

Oui, nous le répétoas encore, l’association est le seul inoyen d’affranchir à la fois les femmes et les hommes ; les femmes, lorsque leurs moyens d’existeace ne dépendront plus de lears pères ou de leurs maris ; les hommes, qni pourront plus librement se livrer à leur vocation lors-