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imposant la loi ; que si je commettais la moindre indiscrétion à ce sujet, la perte de ma liberté en serait la punition. La menace m’effraya, et je promis de me conduire par ses conseils. Nous arrivâmes deux heures après dans cette ville que, quelques instans auparavant, je jugeais être un séjour délicieux, et qui ne me paraissait plus, depuis ce que ma gouvernante venait de me dire, qu’une grande prison où j’allais être étrangère à tous les individus qui m’entoureraient ; tandis que si j’avais pu me présenter comme la fille du marquis de Chabry, tout le monde aurait envié un sourire de ma part.

Pour une jeune personne élevée dans les préjugés de la haute noblesse, cette chute était affreuse. La visite qu’on fit dans notre voiture, les passeports qu’on demanda, un homme qui n’en avait point et qu’on