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Quand Saint-Julien eut tout fait examiner à madame Daingreville, nous entrâmes dans la maison. Lavalé et notre bonne tante adoptive s’étaient occupés de nous pendant que nous les croyions dans les bras du sommeil. Madame Daingreville nous remit une contre-lettre bien cimentée, par Lavalé, dans laquelle elle déclarait que la maison nous appartenait, quoiqu’elle parut en être la propriétaire. Il y eut un grand combat de générosité de la part de mon frère, qui ne voulait point absolument partager ma dot : je suis jeune, garçon, il me faut beaucoup moins qu’à ma sœur ; je puis faire ma fortune ; et elle, son sexe lui interdit toute entreprise. Oui, lui répondis-je, tu feras une grande fortune avec ta bêche et ton râteau. Hé bien, je te déclare que je quitte à l’instant la maison,